“ M
ais pourquoi
grattes-tu toujours du papier blanc ? » me demandait, au temps de mes treize ans, un ami irrité. J’aurais pu lui répondre quarante ans plus tard, « parce que l’écriture, dans des conditions privées et familiales difficiles, a été mon issue de secours, ma liberté et mon identité que je n’ai jamais cessées de cultiver. » Une femme me disait récemment et non sans agacement : « Mais pour vous écrire, c’est vivre ? » Eh bien oui ! Mais j’aurais dû ajouter, en ce second volet de mon existence, « c’est écrire dans l’écriture des autres, avec la vie et dans la vie ». Aujourd’hui, avec le privilège de l’âge, je m’autorise cet additif :
”
« Écrire, c’est oser. »
Joël Schmidt – écrivain, historien et journaliste